«Sans feu ni lieu»

THÉÂTRE / C'est le dernier mois de Michel Belletante à la tête de l'Amphithéâtre de Pont-de-Claix – Emmanuelle Bibard des Biennales de Lyon lui succédera en septembre prochain. L'occasion pour notre homme de théâtre de dresser un bilan autour d'une création mystère au nom évocateur : Surprise(s) ! Propos recueillies par Aurélien Martinez


Petit Bulletin : Votre ultime création en tant que directeur de l'Amphithéâtre se nomme Surprise(s)… C'est-à-dire ?!
Michel Belletante : Je vais faire ça à l'image d'une présentation de saison. Mais au lieu qu'elle soit prospective, elle sera rétrospective, en revenant sur les treize ans de spectacle passés.

Sera-t-elle vindicative, à l'image de cette dernière année [Michel Belletante a été remercié l'année dernière, d'où une saison très « rouge »] ?
L'énervement, le deuil… tout ça, c'est un peu passé ! Ça peut évidemment faire du bien, notamment lorsqu'il s'agit de rappeler certains principes. Mais je ne me m'embarquerai pas dans l'attaque impulsive.

Quel regard portez-vous sur vos années passées à l'Amphithéâtre, où vous avez fini par être l'un des rares artistes à la tête d'un théâtre dans l'agglo ?
Ça a été les treize ans de la construction d'un projet, dont le public nous a témoigné l'apport : des gens venaient de loin parce qu'ils ne trouvaient pas ailleurs ce que l'on faisait à l'Amphi ! Du coup, l'intégralité de l'investissement mis dans ce lieu se justifie en quelques minutes, en quelques paroles. Honnêtement, j'ai été étonné, notamment avec les témoignages reçus lors des dernières représentations : je ne savais pas que l'on avait autant d'importance.

Qu'allez vous laisser dans les cartons en partant ?
Dans mon contrat, normalement, j'aurais dû faire la saison prochaine. Mais c'est tellement difficile, on est tellement sur des volontés différentes que je ne me voyais ni composer ni imposer. Je vais donc me retirer totalement, sauf sur deux points : une dernière création de la compagnie (La jeunesse des Mousquetaires, d'après Alexandre Dumas), et un projet que j'avais porté avec le groupe des 20 [un réseau de théâtre de ville en Rhône-Alpes, avec notamment la Rampe, l'Hexagone, le Grand Angle… NDLR] intitulé Saut en auteurs. J'ai été à l'origine de cette commande d'écriture à des auteurs, et de sa mise en tournée dans, au mieux, une douzaine de théâtres de la région.

Quel va être votre avenir personnel ?
J'ai envie de faire un break avec la gestion d'un équipement. Je pense me recentrer sur l'activité artistique, et donc sur la compagnie, qui devient ipso facto une compagnie sinon émergente vu mon grand âge, du moins sans feu ni lieu ! Et comme je ne conçois pas un travail théâtral sans ancrage territorial, je suis en recherche. Il y a ainsi des choses qui se dessinent autour d'une implantation de la compagnie sur un territoire…

En Isère ?
C'est évidement mon grand souhait. Je travaille à ça, et j'ai bon espoir ! Mais rien n'est encore définitif, il manque trop de données…

SURPRISE(S)
Vendredi 21 et samedi 22 mai à 20h30, à l'Amphithéâtre de Pont-de-Claix


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