Les mains en l'air

De Romain Goupil (Fr, 1h30) avec Linda Doudaeva, Valeria Bruni-Tedeschi…


Avec cette fiction inspirée du sort des sans-papiers en France sarkozyste, Romain Goupil fonce tête baissée dans une radicalité tout ce qu'il y a de plus grossière – si vous trouviez Welcome de Philippe Lioret démago, préparez-vous à des séances de scarification intensive… Déjà, l'auteur se cache ici derrière un triple bouclier humain pour se rendre “inattaquable“ : une astuce scénaristique balourde faisant observer le récit de cinquante ans dans le futur, des personnages principaux majoritairement en dessous de quinze ans (pour l'innocence du regard, suppose-t-on), et enfin la présence en second rôle de Valeria Bruni-Tedeschi, belle-sœur de vous savez qui. Fort de tous ces atouts, Goupil dévoile devant nos yeux l'équivalent à peine cinématographique du rap conscient : soit une œuvre dont l'hostilité aux échos de révolte adolescente mal canalisée ne prêchera que les convaincus, fera pouffer les dénoncés, et, pire, amoindrira la justesse d'une cause n'ayant vraiment pas besoin de caricatures pour appuyer sa légitimité.
FC


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