Summer Wars

De Mamoru Hosoda (Japon, 1h54) animation


Summer Wars nous confirme le charme persistant du cinéma d'Hosoda (La Traversée du temps) : une manière d'être à cheval entre les époques, à mi-chemin d'une ligne qui synthétiserait classicisme et hyper modernité. À l'image du pitch, difficilement résumable, mais où le souvenir vivant d'un Japon rural côtoie un univers virtuel aux couleurs éclatantes. Comme si Second Life rencontrait une version pop de Wargames avec des réminiscences d'Ozu ou Hou Hsiao Hsien. L'intelligence de Summer Wars tient d'abord à sa façon d'éluder le discours opposant virtuel et réel, Hosoda préférant une voie plus animiste où illusion et réalité ne se contredisent pas, mais cohabitent. De ce principe de contamination, on pourra reprocher au film ses limites. Mais s'il traite à moitié de son sujet, c'est aussi pour s'attarder sur une foultitude de moments justifiant son processus. Le soin accordé aux détails, ambiances, lumières et couleurs dans le décor champêtre, déroule un cadre quotidien typiquement japonais. Auquel répondent les envolées psychédéliques du monde virtuel où se déploient mille figures inspirées du manga. Par ce jeu complémentaire des textures ou motifs, ses références historiques, sa foi dans le lien social, familial et les sentiments, Summer Wars formule un nous simple, mais qui compte.
Jérôme Dittmar


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