L'autre fête du cinéma

ÉVÉNEMENT / Septième édition ce vendredi du Narkolepsy shortfilm festival. Avec une programmation de courts-métrages divers et variés du tonnerre ! AM


Les sbires de l'association Narkolepsy sévissent depuis 2003, avec un concept simple comme bonjour : rassembler, le temps d'une soirée (gratuite, s'il vous plait !), ce qui se fait de meilleur au niveau international en terme de courts-métrages. Et avec une envie flagrante de sortir des sentiers battus pour aller piocher ici (l'animation), là (la pub), ou encore là (le cinéma expérimental), le tout en jetant un œil alerte aux programmations des différents festivals mondiaux. Ce qui donne, pour cette septième édition, une sélection alléchante se baladant entre les États-Unis, l'Irlande, le Québec, la Corée du Sud… Sur la trentaine de courts projetés lors de la soirée de vendredi, nous avons pu en visionner une bonne dizaine. Et certains nous ont littéralement laissés sur le cul, confortant l'amour inconditionnel que nous portons à la manifestation qui, pour l'anecdote, servira cette année d'apéro en plein air à la fête du cinéma débutant le lendemain même : classe !Coups de cœur
Niveau programmation donc, gloire à elle, l'équipe organisatrice a eu l'excellente idée de diffuser le sidérant Logorama, court-métrage d'animation français réalisé l'an passé par le studio H5 (François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain), et qui, depuis sa sortie, est à l'origine d'un buzz considérable (il a ainsi raflé l'Oscar 2010 du meilleur court d'animation). Un film hallucinant détournant des centaines de logos : la ville de Los Angeles n'est ainsi plus constituée que de marques, et ses habitants ne sont rien d'autre que Ronald Mcdonald, le bibendum Michelin ou encore le gamin qui trimbale 24h/24 sa pancarte Haribo (sa vie doit être un peu chiante soit dit en passant). Au final, les réalisateurs (qui n'ont demandé aucune autorisation aux marques en question) ont construit une œuvre monumentale terriblement pop et contemporaine, sans néanmoins livrer un simple discours politique ou sociologique, l'intrigue (que l'on ne vous dévoilera pas, vous laissant la surprise) étant ici aussi solide que la forme : un coup de maître ! Autre film qui a retenu notre attention : A photograph of Jesus. Mais ici, plus que le rendu, aussi impeccable soit-il, c'est le propos qui séduit : une commande de l'agence américaine Getty Images qui a demandé à un jeune réalisateur d'illustrer en animation les demandes les plus saugrenues que ses clients lui ont faites (une image d'Hitler au Jeux olympiques de 1948, ou encore une photographie réelle de… Jésus !). Savoureux qu'on vous dit ! Rendez-vous donc vendredi soir : nous, on sera là.NARKOLEPSY SHORTFILM FESTIVAL
Vendredi 25 juin à 21h30, en plein air devant le Musée de Grenoble. Précédé à 18h d'un "picnic" sonore


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