Chaâbi de lumière


Evénement / L'édition 2010 d'On dirait le Sud, le traditionnel double concert gratuit permettant au Théâtre Sainte-Marie-d'en-Bas de conclure sa saison en grandes pompes, se consacre cette année aux expressions contemporaines du Chaâbi. Un terme signifiant “populaire“ en arabe, et connu à travers deux déclinaisons, algéroise et marocaine. Kamel El Harrachi viendra défendre son pendant algérois, dont l'expression à l'aide d'instruments traditionnels et les textes aux assises revendicatrices assimile ce genre musical au blues. Marchant dans les pas de son plébiscité paternel Dahmane (notamment auteur du Ya Rayah popularisé par Rachid Taha), Kamel El Harrachi s'affranchit de cette envahissante tutelle à travers des compositions et des interprétations à la sensibilité précieuse. De son côté, la voluptueuse Natacha Atlas définit sa musique intensément métissée comme du Chaâbi moderne – les esthètes les plus pointilleux y trouveront sûrement à redire, les nombreux fans de la rose pop du Caire n'en auront cure. Depuis son émancipation du groupe Transglobal Underground, miss Atlas a maintes fois prouvé son talent à mixer sonorités orientales et occidentales, le sommet ayant été atteint avec l'album Halim (1997), dont les titres ont aussi bien illustré les amours coréennes contrariées de Locataires, les courses interlopes de GTA 4, que les tribulations néocoloniales de Sex & The City 2 – il serait cependant dommage de lui tenir rigueur de ce dernier exemple et de rater une performance qui ne manquera pas de réchauffer encore plus le climat étouffant de notre cité.
FCOn dirait le sud
Lundi 12 et mardi 13 juillet à 22h, devant le Théâtre Sainte-Marie-d'en-Bas


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Empreinte lumineuse