Têtes d'affiche

Portraits / Quatre acteurs qui vont faire l'actualité de cette rentrée : jeunes espoirs ou déjà largement reconnus, ils traverseront les films de cette fin 2010. CC


Josh Brolin
En deux films (No country for old men et W.), Josh Brolin est devenu l'un des comédiens les plus intéressants d'Hollywood. Cette année, il s'offre une belle passe de deux : d'abord en retrouvant Oliver Stone dans la suite archi-décevante de Wall Street ; en requin de la finance, véritable version 2.0 du personnage incarné par Michael Douglas, il est l'une des rares bonnes surprises du film. Mais c'est Woody Allen qui a pris la pleine mesure de l'acteur. Dans Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, il est le mari écrivain de Naomi Watts qui, pour séduire sa belle et jeune voisine, commettra un crime intellectuel aussi médiocre que celui de Jonathan Rhys-Meyers dans Match point.Jesse Eisenberg
On le connaît encore peu en France, mais la sortie de The Social network de David Fincher, où il prête ses traits au créateur de Facebook, devrait lui assurer une gloire durable. Révélé par Noah Baumbach qui lui offre son premier grand rôle dans Les Berkman se séparent, Jesse Eisenberg a ensuite explosé dans deux films jumeaux : Zombieland et Adventureland. De la féroce comédie horrifique de Ruben Fleischer au splendide film nostalgique de Greg Mottola, il a imposé un beau personnage d'adolescent lucide et lunaire, mal dans sa peau mais droit dans ses bottes, à la fois cynique et romantique.Naomi Watts
Celle qui fut l'inoubliable Betty de Mulholland drive sera omniprésente sur les écrans en cette rentrée cinéma. On la verra d'abord chez Woody Allen dans sa tragi-comédie Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu où, le temps d'une scène terrible avec Antonio Banderas, elle démontre quelle actrice subtile elle est, puis chez Doug Liman dans le médiocre Fair game, où elle incarne l'agent du FBI déchue Valerie Plame. On pourra aussi la voir dans Mother and child, un mélodrame signé Rodrigo Garcia, petit maître assez constant venu de l'écurie HBO au joli parcours cinématographique.Javier Bardem
Prix d'interprétation à Cannes pour Biutiful d'Iñarritu, Javier Bardem n'en finit plus de collectionner les honneurs. Que dire ? Dans le film de l'imposteur mexicain, il faut lui reconnaître un certain courage : celui d'avoir accepté de mettre à mal son image de sex-symbol en se laissant pousser les cheveux, le bide, les rides, et en s'affublant de couches de maquillage qui le font ressembler, dans la dernière partie, à une sorte de buffle écorné, synchrone avec le dolorisme insupportable de ce navet larmoyant et complaisant. Pour contrebalancer cette performance un peu vaine, Bardem a depuis retrouvé son instinct de latin lover en allant séduire Julia Roberts dans le mélodrame world de Ryan Murphy (le créateur de Nip/Tuck) Mange, prie, aime.


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Triste été