Piranha 3D

D'Alexandre Aja (ÉU, 1h28) avec Elizabeth Shue, Adam Scott…


Devenu officiellement réalisateur de remakes à Hollywood, Alexandre Aja n'a visiblement plus qu'une solution : s'amuser des commandes opportunistes qu'on lui passe en laissant libre cours à sa cinéphilie gore et déviante. Après le fiasco Mirrors, le voilà aux commandes de cette nouvelle version surfant sur la mode 3D d'une série B de Joe Dante, elle-même décalquée des Dents de la mer. Le résultat, aussi improbable que rigolo, est un grand tour de montagnes russes répondant au programme de son affiche : sea (enfin, un lac…), sex (un tas de bimbos aux mensurations affolantes) and blood (croyez-nous, ça charcle sévère, mais presque toujours dans la bonne humeur). Plus conceptuellement, Aja fait coexister à l'intérieur de ses plans deux types d'images : celles, à peine modernisées, d'un film d'exploitation années 70 (avec un petit côté Grindhouse ; d'ailleurs, voilà Eli Roth qui vient faire coucou) peuplé de clins d'œil (Christopher Lloyd en savant fou) et se déroulant essentiellement à la surface ; sous l'eau, en revanche, ce sont des images numériques déchaînées, prétextes à toutes les extravagances (sommet : un pénis avalé puis recraché par un Piranha !) et à tous les effets (on en prend, grâce à la 3D, littéralement plein la gueule). Pas la peine de chercher du sens, du sous-texte ou même de la satire : Piranha 3D est un pur film pop corn, complètement con mais indiscutablement efficace.
CC


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