Artistes émergents pour public curieux

À Grenoble, à côté des salles de diffusion mettant en avant des chorégraphes reconnus, on peut trouver d'autres structures et projets s'attachant à la découverte des talents de demain. Comme le concours [Re]connaissance, dont les lauréats de la première édition seront visibles en octobre à la Rampe. AM


Le Pacifique (Grenoble) et la Maison de la danse (Lyon) peuvent être ravis : la première édition du concours [Re]connaissance, initié en novembre dernier par leurs soins en partenariat avec une quinzaine de lieux de diffusion en France, a été un franc succès public. L'Hexagone de Meylan était ainsi complet pour ces deux soirées destinées à favoriser l'émergence de nouvelles compagnies dans un paysage de la danse contemporaine assez difficile et cruel pour les jeunes pousses. Seul bémol : les prix décernés par le jury à la cie S'Poart Hip Hop et à celle de Kaori Ito n'ont pas été à la hauteur de l'enjeu, les professionnels semblant privilégier les interprètes (de talents, certes) au propos artistique en général. Heureusement, le public fut un peu plus couillu, célébrant la cie Akoma Névé et son spectacle Hana (photo), extrêmement percutant : il sera visible fin octobre à la Rampe, lors d'une soirée commune avec les deux autres lauréats – même si Kaori Ito, prise par la tournée du dernier Platel, à été remplacée par la cie Didascalie, arrivée quatrième. La deuxième édition de ce concours aura lieu cette fois-ci à Décines (près de Lyon), au Toboggan – une autre salle partenaire du projet. Toujours avec la même idée chevillée au corps : la découverte. Et avec quelques nouveaux partenaires rentrés dans le processus depuis, dont l'Amphithéâtre de Pont-de-Claix.« Lieu de fabrique et d'accompagnement »
Que le Pacifique – Centre de développement chorégraphique soit à l'origine de ce projet ne surprend pas. Plus qu'une simple salle de diffusion (il y aura seulement quatre soirées spectacle sur la saison), le bébé de Christiane Blaise se veut un « lieu de fabrique et d'accompagnement pour les compagnies de danse contemporaine, s'inscrivant dans des activités de création, de coproduction, de formation et de sensibilisation à l'art chorégraphique ». Des actions menées dans l'ombre donc, que le Pacifique a tout de même souhaité expliquer au public par le biais d'un carnet de saison. Mais il n'est pas le seul à Grenoble à faire ce travail d'exploration. Le CCNG de Jean-Claude Gallotta s'est lancé, depuis l'année dernière, dans une série de Presk'îles : le studio de la MC2 est ainsi offert à de jeunes compagnies qui présentent leurs recherches devant un public (la prochaine se tiendra le jeudi 23 septembre). On reste là dans le simple prêt, mais c'est déjà ça.[RE]CONNAISSANCE : PREMIÈRE TOURNÉE NATIONALE DU CONCOURS
Jeudi 21 octobre à 20h, à la Rampe (Échirolles)


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«Le changement est plutôt sain»