« La ville a besoin des bars »
publié dans Musiques par François Cau le Lundi 25 octobre 2010
Petit Bulletin : Claude Matencio, le président de l'Union pour la protection et la sauvegarde des cafés, figure parmi les quatre signataires de la charte (avec le préfet, le maire et le président de l'UMIH 38 – Union des métiers et des industries de l'hôtellerie). Pourquoi ?Jacques Viallet, collaborateur de Claude Matencio : En 2008, l'interdiction de fumer dans les bars a jeté dehors – l'expression est juste – nos clients fumeurs. Des clients hors de notre contrôle et qui, évidement, discutaient dans la rue. De plus, cela a créé des rencontres inopportunes entre des populations qui n'auraient jamais dû se croiser. Puis la police, sollicitée par le voisinage de façon abusive, montrait avec la préfecture des signes d'agacement certain. Bref, à l'été 2008, il est apparu à tous qu'on allait dans le mur si rien n'était fait.
D'où la charte…À l'initiative de la mairie, il a été décidé de faire cette charte car l'arsenal législatif qui gère les nuisances est d'une telle complexité qu'il est inapplicable dans le cas qui nous intéresse – à savoir gérer la vie nocturne d'une ville. L'élaboration de cette charte a permis de réunir beaucoup d'acteurs autour d'une table et d'essayer de trouver un modus operandi qui satisfasse tout le monde.
Et c'est gagné ?Le texte signé est perfectible, tous les partenaires ne percutent encore pas sur sa pertinence, certains manifestent même de la réticence, mais cela permet déjà de pouvoir parler ensemble, de bénéficier d'une écoute en cas de difficultés et d'agir positivement. Il est clair qu'économiquement, socialement, politiquement, la ville a besoin des CHR. Car avec 60 000 étudiants, plus une population de cadres, il faut un lieu de fête pour que Grenoble soit une ville agréable à vivre. L'apaisement est en route tout doucement car c'est onéreux, compliqué, la profession s'organise pour récupérer sa clientèle fumeur à l'intérieur des établissements en créant quand c'est possible des fumoirs, et en gérant du mieux possible le comportement bruyant de ses clients.