Calcinée mais vivante


Ne nous mentons pas : si vous n'avez pas le moral dimanche, évitez le concert de Scout Niblett – à moins bien sûr que vous aimiez que l'on vous conforte dans votre souffrance. Si cette artiste américaine n'étonne jamais vraiment – les cinq albums sortis lors de la décennie qui se termine n'ont jamais bouleversé son leitmotiv musical : épure de l'accompagnement guitare ou batterie, tension permanente, honneur fait à la voix, magnifiquement virtuose et joueuse – chaque nouvelle création a de quoi enthousiasmer le public conquis. Le dernier opus, Calcination of Scout Niblett, accueille peut-être plus généreusement les sons électriques et amortis de silences créant la suspension propice à la sublimation de la voix. Cet opus presque éponyme, à cela près qu'il prédit la consumation de la chanteuse, renferme quelques perles de tristesse transcendée telles qu'on aimerait en entendre plus souvent. Le titre I.B.D., comme celui portant le nom de l'album, comptent parmi ces ovnis crève-cœur, évoquant même par moment la détresse sensible d'un morceau de Nirvana, les accents de Scout Niblett se rapprochant plus d'un Kurt Cobain qu'à une PJ Harvey, à laquelle elle est souvent comparée – à tort ? La salle du Ciel nous paraît particulièrement appropriée pour apprécier la prestation scénique de la demoiselle Niblett alors, même si vous vous sentez grognons : venez, vous le regretteriez. LGScout Niblett
Dimanche 14 novembre à 17h30 au Ciel


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Coudre, peindre, et mourir