La Plénitude des cendres


On avait repéré cette proposition en début de saison. Elle nous donnait sacrément envie, en se présentant comme la confrontation entre le monde lettré du théâtre et celui, stylisé et codifié, de la boxe. Le metteur en scène Yan Allegret a ainsi décidé de mettre en scène le boxeur lyonnais Hacine Chérifi, au palmarès impressionnant. « Aujourd'hui, notre société tend vers une virtualité et une individualité croissantes. Face à cela, le ring ou le plateau apparaissent comme des espaces en résistance, des espaces pauvres, d'incarnation brute, de présence immédiate. Des espaces collectifs où l'on peut sentir les présences, les souffles, les tremblements inhérents à toute manifestation de vie. » Démarche porteuse de sens, résumée dans le titre évoquant le phoenix. Mais finalement, on assiste à un spectacle creux et artificiellement stylisé, porté par un texte ampoulé. Hacine Chétif semble comme perdu sur scène, le seul moment de grâce arrivant lorsqu'il prend la parole et raconte sa propre histoire, sans emphase. Seulement dix minutes parmi soixante-dix d'une extrême platitude (des cendres). Au cas où, c'est mardi 23 à 20h30, au Centre culturel Jean-Jacques Rousseau.


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