Machete

De Robert Rodriguez et Ethan Maniquis (ÉU, 1h45) avec Danny Trejo, Robert De Niro…


Nostalgie du film de vidéo-club, suite. Après Expendables et Piranha, voilà Machete, équivalent mexicain des films de la blaxploitation dans les années 70. Parti d'une fausse bande-annonce (géniale) pour le double programme Grindhouse, Machete est devenu un vrai long-métrage, gonflant son casting de départ de stars (De Niro, qui va loin dans la bouffonnerie) et de super has-beens (Don Johnson, Lindsay Lohan et surtout Steven Seagal, toujours aussi farci aux pancakes — big up, Yannick Dahan !). Le début du film est excellent : l'intro où la femme et l'enfant de Machete (Danny Trejo, très drôle dans son sérieux absolu et ses répliques badass, dont le déjà légendaire «Machete don't text») sont massacrés sous ses yeux est gore à souhait, puis le premier acte où, devenu un clandestin ordinaire, il est recruté pour abattre un politicien réac, tient ses promesses. Le film possède alors la solidité d'un bon Carpenter. Mais plus il avance, moins il dissimule sous un second degré bien pratique son je-m'en-foutisme évident. Les divers fils de l'intrigue sont grossièrement résolus (rien à voir avec la virtuosité de Planète terreur du même Rodriguez) et la grande scène finale est un sommet de bâclage où aucun raccord n'est juste, les personnages débarquant par enchantement d'on ne sait où. Certes, le film reste sympathique, conforme à son projet initial. Mais on attendait plus de Rodriguez, qui retombe ici dans son dilettantisme habituel. Christophe Chabert


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Pieds nus sur les limaces