Arrietty, le petit monde des chapardeurs

De Hiromasa Yonebayashi (Japon, 1h34) animation…


Nouvelle adaptation par les studios Ghibli (le maître Miyazaki en signe le scénario) des Borrowers de Mary Norton — la précédente version cinématographique signée Peter Hewitt n'a guère laissé de souvenirs, Arrietty retrouve l'atmosphère bucolique et nostalgique de Totoro. Son fantastique est quotidien : les chapardeurs sont certes des êtres minuscules vivant en secret sous une maison de campagne, mais ils ont des traits humains et forment une famille idéale (père courageux et tempéré, mère ménagère et angoissée, fille jolie et intelligente). Ce pourrait être un cliché, alors que c'est une des belles idées du film : les personnages de taille «normale» sont malades et solitaires, à l'opposé de la santé des chapardeurs. Dommage que le film ne tire pas complètement profit de ce paradoxe, les péripéties du scénario étant assez prévisibles et les rapports entre Arrietty et Sho, le jeune garçon cardiaque qui se prend d'affection pour elle, insuffisamment développés. Reste le superbe travail visuel et sonore de Yonebayashi : jouant sur les effets de contraste entre la perception des chapardeurs et celle des humains, magnifiant la nature et les objets en un luxe de détails éblouissants, le réalisateur signe une œuvre qui, si elle est avant tout destinée aux jeunes spectateurs, ne tombe jamais dans la facilité esthétique. Christophe Chabert


<< article précédent
C’est beau une ville la nuit