Propriété interdite

D'Hélène Angel (Fr, 1h20) avec Valérie Bonneton, Charles Berling…


Improbable projet qui débouche, comme c'est étonnant, sur un mauvais film involontairement sympathique, Propriété interdite se déploie sur trois plans complètement étanches à l'écran : un vague thriller fantastique (une femme pense que le fantôme de son frère suicidé continue de hanter la maison isolée dans laquelle elle s'est installée avec son mari), un drame conjugal bien français et une réflexion maladroite sur les sans-papiers (avec un Roumain à moitié sauvage qui réclame de l'argent ; là, c'est le fantôme de Brice Hortefeux qui hante le film !). Quand Angel cherche à faire peur, ça fait rire (comptez les sursauts inutiles des personnages !) ; quand elle veut exprimer le mal-être de son héroïne, on a droit surtout au désarroi d'une Valérie Bonneton totalement à côté de la plaque ; et quand elle veut s'inscrire dans une réalité sociale, elle patauge dans le cliché ethnique. Sans oublier les problèmes de crédibilité du scénario et l'absurdité des dialogues, conduisant à une séquence hilarante : Berling, coincé dans un terrier, répond quand même à son portable — il n'est visiblement pas chez Bouygues ! en s'exclamant : «non, je peux pas consulter mes mails !» — il aurait dû s'acheter un Iphone…CC


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