You don't mess with the Bojan


Jazz / Levons le doute tout de suite. Non, Humus, le titre du dernier album de Bojan Z sorti en 2009, ne fait pas du tout référence au plat de prédilection de Zohan dans le somptueux Rien que pour vos cheveux (il s'agit du houmous, bande d'incultes). Non, ce titre fait référence au côté le plus immédiatement organique de la terre, le plus à même d'être malaxé, cultivé, défriché, oui, comme sa musique, voilà. Ce pianiste de grand talent a le droit d'être hardi en métaphore : déjà parce qu'on vit dans un pays libre, et ensuite parce qu'au fil de ses albums, l'artiste a prouvé son aisance à marier les styles (jazz, funk, rock, influences balkaniques, et même de petites touches d'électro, comme ça, à la sauvette), le tout avec une classe folle – écouter, en boucle, sa reprise du pourtant maintes fois revisité Ashes to ashes pour s'en convaincre. Dans la lignée de son plébiscité Xenophonia (2006), son dernier album explore toutes les gammes de jeu et de sensibilité d'un musicien génial, dont l'aisance pourrait passer pour de l'arrogance si elle n'était exécutée avec un tel plaisir communicatif. Languide, rieur, syncopé, hystérique, mélancolique, le tout parfois dans un seul morceau, le doigté de Bojan Z, quel que soit le support sur lequel il s'exprime (des pianos classiques ou son fameux xénophone, un instrument de son invention), est l'un de ces petits miracles artistiques susceptibles de vous faire tourner la tête. FCBojan Z Tetraband


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