Libérons-nous

Trois jours de conférences, débats et ateliers, organisés par les journaux Libération et Marianne, en présence de femmes et hommes politiques, journalistes, économistes et autres acteurs de la vie politique et sociale française. Et le tout à la MC2 de Grenoble. LG & FC


Parce qu'il est encore permis de croire en un avenir social et politique meilleur, et que mener des réflexions en groupe reste la meilleure façon de faire évoluer les choses, ce forum nous semble une entreprise fort salutaire. On dit forum, mais on se trompe, car désormais l'événement s'intitule « Les États généraux du renouveau », et Libération trouve en Marianne un nouveau compagnon de choix pour son organisation. L'on nous promet « trois jours de débats, d'expression et d'échanges », on se permet de notre côté d'espérer que les interventions du public fassent plus systématiquement mouche que lors des précédentes éditions. Les invités se poseront donc des questions pertinentes comme : « Avec la crise, la gauche peut-elle éviter le populisme ? », ou assèneront avec assurance et détermination : « Capitalisme financier : halte à l'impunité ». Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Cécile Duflot, Eva Joly… Les représentants politiques de l'opposition, dont certains se voient déjà tout en haut de l'affiche, ont là l'occasion d'apaiser les critiques, ou au contraire de les renforcer. On ne sait plus trop que leur souhaiter à cet égard, mais la curiosité du public nous apparaît comme une bonne idée.

Des doutes, ou pas

Quelques questions nous taraudent (oui, on est comme ça) : est-ce vraiment une bonne idée que de laisser Alain Finkielkraut débattre tout seul sur le thème « culture et identité nationale » ? L'ironie n'a-t-elle donc pas de limites ? En quoi va consister exactement la « participation exceptionnelle de Jean-Louis Aubert » ce samedi, va-t-il taper un bœuf avec Jean-Luc Mélenchon ? Le pluralisme vanté dans la charte de l'événement sera-t-il à l'honneur ? Au-delà de toutes ces questions en suspens, on salue en revanche la large participation de Jacques Julliard, notamment dans la restitution des débats et ateliers organisés le samedi. Pilier du Nouvel Observateur, qu'il a quitté en novembre dernier en déclarant qu'« il arrive que le destin individuel diverge des voies que l'on a si longtemps suivies », pour passer immédiatement chez Marianne, il nous semble symboliser la résistance de l'autocritique dans la pensée. Des intégrités comme la sienne ne peuvent qu'être bénéfiques aux débats sur cette nouvelle « République pour tous », objet de tous les espoirs et promesses.

Les États généraux du renouveau
Du 28 au 30 janvier à la MC2, entrée libre.


<< article précédent
Flamme & co