Pour sadomaso


« T'achètes jamais mes disques alors que tu connais mes chansons par cœur. » Dans une vidéo intitulée "publicité déguisée", Didier Super participe à sa manière au débat sur le téléchargement illégal, en mettant en place sa propre parade : son nouvel album sera intéléchargeable (quoi que, mais là n'est pas la question), puisque c'est une bande dessinée. « Il va falloir payer maintenant bande de cons ! » Solution plus ironique qu'autre chose imaginée par le (faussement) franchouillard aux sous-pulls acryliques et aux lunettes en cul de bouteille (il se trouve « plus joli avec ») qui a lui-même mis son dernier CD en téléchargement gratuit sur son site web.

Un acte politique ? Sans doute, au vu du sujet de sa BD (les dessous pas très reluisants de l'industrie musicale), même s'il est très difficile de cerner les motivations réelles du personnage. Car Didier Super est victime d'un gros malentendu comme nous l'écrivions déjà en janvier dernier dans notre panorama culturel : ses tubes aux titres expressifs à souhait (Arrête de te la péter, Eh ben t'es con…), à l'humour plus que régressif et aux instrumentations low cost, ne sont qu'une facette de son art – l'homme, sur scène, présentant plutôt sa Dark side of the moon à même de faire fuir « le public adolescent ». Résultat, il propose une formule radicale : un concert sans musique. « C'est comme un concert sauf que tu ne danses pas, t'es assis, tu la fermes et tu rigoles si jamais c'est marrant. Fans à la con s'abstenir et aussi les gosses. » Un show en dents de scie, destiné autant à faire marrer qu'à mettre mal à l'aise le public pourtant plus que consentant. Fais-moi mal Didier, j'aime tellement ça… AM

DIDIER SUPER + LES ENCULETTES
Jeudi 17 février à 20h30, à Eve. Complet


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