The Silent house

De Gustavo Hernandez (Uruguay, 1h18) avec Florence Colucci…


Ce petit film d'horreur façon Blair witch project est d'abord un défi technique : tourné avec un appareil photo Canon en mode motion picture, il se résume à un plan-séquence labyrinthique de 78 minutes. Virtuose certes, mais Hernandez ne s'en tient pas à cette prouesse et revient aux fondamentaux de Méliès : le temps réel l'oblige à faire surgir la surprise et l'effroi en direct, et il y parvient par une foi louable en une mise en scène pourtant minimaliste (une maison, trois personnages, point). On peut même trouver dans The Silent house une réflexion sur sa propre fabrication : l'héroïne terrorisée se saisit à un moment d'un antique Polaroïd dont le flash fait apparaître le monstre tapi dans l'ombre, tandis que le cinéaste lui tourne autour avec son appareil photo dernier cri. Si la résolution est scénaristiquement contestable, elle reprend sur un autre mode cette idée théorique, paraphrasant sans le vouloir la phrase de Godard : «La photo, c'est la vérité ; le cinéma, c'est 24 fois la vérité par seconde.» CC


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