Thor

De Kenneth Branagh (ÉU, 1h54) avec Chris Hemsworth, Natalie Portman…


L'association Marvel / Kenneth Branagh avait de quoi faire ricaner sur le papier… Pourtant, le début de Thor donne tort aux rieurs tant on y trouve un souffle inattendu qui n'a pas seulement à voir avec le blockbuster de super-héros en 3D (inutile, au passage). Branagh filme ses Dieux avec sérieux et arrive à rendre l'environnement rétrofuturiste crédible, piochant du côté de la mythologie grecque et nordique mais aussi, bien sûr, de Shakespeare. Au bout de ces trente minutes pas mal du tout, Thor est déchu et envoyé sur terre et là, le film amorce comme lui une irréversible dégringolade. Le choix du panel humain (des abrutis gonflés à la bière, des men in blacks rigides et une équipe de scientifiques) conduit soit à de la comédie style Les Visiteurs en Amérique, soit à des conflits dramatiques mous — le personnage faiblard de la chercheuse Natalie Portman est vite acquise à la cause de Thor. Quand les potes de Thor débarquent d'Asgard avec leurs costumes ridicules poursuivis par un robot géant, Branagh s'embourbe dans la série Z et laisse sa mise en scène aller à vau-l'eau, se contentant de faire des cadres penchés. Même le climax final, dont l'enjeu est la destruction d'un pont arc-en-ciel, est assez maigre en matière de spectacle. Pas vraiment malhonnête, Thor ressemble plutôt à l'adaptation obligée d'un personnage à part dans le corpus Marvel, qui trouvera probablement une meilleure place dans les futurs Avengers. Christophe Chabert


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