La fête des morts


Trio indie-rock originaire de la foisonnante scène de Brooklyn, Skeletons est la dernière bonne surprise en date dégotée par les activistes infatigables de l'association La Niche. Synthèse virtuose d'influences extrêmement diverses (folk psyché, afro-funk, art rock, free jazz, post punk… pour n'en citer qu'une poignée !), leur musique n'en dégage pas moins une spontanéité des plus agréables à l'écoute, bien loin du pensum arty prétentieux et mal maîtrisé. Il faut dire que depuis leur formation en 2002 sur les bancs de la fac, de l'eau est passée sur les ponts, leur permettant d'affiner année après année leur style savamment débridé. On retrouve ainsi chez Skeletons un schéma au final assez similaire à ceux de nombre de leurs contemporains new-yorkais (Animal Collective, Yeasayer, Gang Gang Dance…) : Parti d'un background plutôt expérimental, le groupe s'est progressivement ouvert en multipliant les aventures musicales les plus diverses, avant de synthétiser ces différentes influences dans un écrin pop redoutablement efficace. On n'est donc guère surpris d'apprendre qu'aux côtés de l'aventure Skeletons, les musiciens du groupe collaborent en parallèle avec les rappeurs de Nine 11 Thesaurus, l'égérie chillwave Glasser, ou encore le prince en exil de la Bubu music de Sierra Leone Janka Nabay. L'éclectisme avant tout ! Dans le même état d'esprit, People, leur dernier opus en date sorti il y a quelques semaines sur l'excellent label belge Crammed Discs, peut se voir comme l'équivalent musical d'un film choral : du parcours d'un futur marié criblé de balles par erreur par la police à celui d'un employé intérimaire piétiné par la foule à l'ouverture des soldes, l'album multiplie les points de vue tout en dégageant une vision d'ensemble, exercice de style casse-gueule s'il en est, mais ici franchement réussi. Damien Grimbert

Skeletons

Lundi 23 mai, à l'Ampérage


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