Dessins sculptés


Exposition / Grenoble n'est pas une ville qui rechigne à disposer des œuvres d'art dans l'espace public. En témoignent les Calder devant la gare et le musée de Grenoble et, tout récemment, l'œuvre monumentale d'Alain Kirili installée au Parc Paul-Mistral : une sculpture composée de sept blocs de pierre malicieusement nommée Résistance. A cette occasion, le musée de Grenoble expose ses œuvres sur papier dans la Tour de l'Isle, qui se fait le théâtre mimétique, dans son ascension progressive, de l'élévation des sculptures dont les dessins semblent n'être que des croquis, des traces ou de simples sédiments. Car ils valent en tant qu'empreinte ou étape de travail, traduisant l'intérêt concerné de la forme qui émerge en matière et non sur le papier. Dans un fatras de gribouillis pouvant paraître naïf, d'abstraites silhouettes surgissent, claires et assurées. C'est donc sur la latence de l'œuvre de Kirili que l'on a l'impression de poser les yeux, les coups de crayon n'étant que l'annonce de la matière bientôt manipulée. Certaines séries sont inspirées de jazz (passion de l'artiste), donnant lieu à des retranscriptions de rythmiques tendant vers une plus grande dématérialisation conceptuelle, ce qui légitime davantage le médium dessin mais impressionne nettement moins.Alain Kirili
Jusqu'au 31 juillet


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