Le paradoxe Doré


Chaque fin de printemps, c'est la même rengaine : le Ricard Live Music Tour déploie l'artillerie lourde pour une série de concerts gratuits en France (une demi-douzaine de villes, dont Grenoble), avec des têtes d'affiche capables de rameuter des djeuns.

Si le plateau 2010 avait un semblant de gueule (l'électrique V.V. Brown et les gentils rebelles BB Brunes), celui de cette année nous laisse davantage perplexe. Passons rapidement sur le trio belge Puggy, au son folk-rock assez sympatoche (quoique déjà entendu un bon nombre de fois), et sur le tout jeune groupe Namasté, lauréat du concours « Lance-toi en live », pour s'intéresser au cas Julien Doré.

Julien Doré, oui : le gagnant d'une ancienne édition de la Nouvelle Star qui, depuis, développe son personnage de dandy adepte des références arty en tout genre. Mais, niveau musique, malgré une production léchée et quelques postures bien trouvées, tout cela semble bel et bien factice, voire carrément pompé sur d'autres : Bichon, son dernier album en date, en est la preuve criante (un côté Arnaud Fleurent-Didier par-ci, un autre plus Biolay par-là, des intonations à la -M- de ce côté…).

Alors Julien Doré, produit marketing déjà périmé ? Peut-être pas en fait… Car malgré les reproches évidents que l'on peut lui faire, il reste un petit quelque chose qui laisse supposer que le jeune homme en a encore sous la semelle – il sait, comme ses aînés à qui on le compare trop rapidement, s'entourer avec intelligence (Katerine, Arman Méliès…), et arrive ainsi à sortir quelques morceaux assez agréables. Affaire à suivre sur le long terme donc.

JULIEN DORÉ + PUGGY + NAMASTÉ
Lundi 6 juin à 20h30, au parc Paul-Mistral


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