Et maintenant, on va où ?

De et avec Nadine Labaki (Fr-Liban, 1h40) avec Layla Hakim, Claude Baz Mousawwbaa…


Pourquoi faut-il souvent que le cinéma arabe en passe par la métaphore pour évoquer ses drames ? Par pudeur ? Ou par refus de polémiquer ? Ainsi, plutôt que d'évoquer les conflits qui ravagent le Liban et qui opposent ses communautés, Nadine Labaki choisit de raconter comme un soap opera une fable transparente autour de femmes qui, dans le village d'un pays jamais nommé, s'unissent pour mettre fin aux querelles qui poussent les hommes à se déchirer. Le tout sur le ton de la farce comique (le passage avec les prostituées russes, assez lourdingue) ou sur celui de la comédie musicale. Dans les deux cas, on a le sentiment d'assister à un gentil film qui ne veut se fâcher avec personne, maniant l'œcuménisme non pas comme une philosophie, mais comme un bouclier idéologique. De fait, personne ne se sentira froissé par ce joli livre d'images, par les chansons couleur locale ou par la pointe d'amertume finale : tout sent ici l'humanisme tiède et rassurant, et les amateurs de cinéma qui dérange sont priés d'apporter leur oreiller. CC


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La Fée