Dans ta gueule


Fin 2009 : les Jeunes populaires, bébés UMP menés par le truculent Benjamin Lancar, livraient au monde entier un lip dub mémorable où l'on découvrait une bonne partie des ministres de Sarkozy se dandiner en chantant en playback sur les paroles suivantes : « tous ceux qui veulent changer le monde, venez marcher, venez chanter. Tous ceux qui veulent changer le monde, venez marcher à mes côtés ». Été 2011 : Vincent Macaigne, metteur en scène star de la jeune génération, dévoilait à Avignon son Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, relecture trash du Hamlet de Shakespeare. Le rapport entre ces deux évènements ? Aucun a priori… Sauf qu'en y regardant de plus près, la création de Macaigne peut se lire comme une fin de non recevoir cinglante aux espérances niaiseuses des cyniques Lancar & co. Car Macaigne présente un Hamlet perdu au sein d'une génération qui se questionne violemment sur le sens d'une existence vue comme dénuée d'idéaux et d'enjeux politiques. Son spectacle recelle alors une force incroyable, notamment dans ses longs monologues où les acteurs, tous jeunes, éructent leur haine contre un monde qu'ils subissent sans le comprendre. À découvrir mi-novembre à la MC2.


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Lady Marianne