Indice de projection

Pour ses dix ans d'existence, le festival Ecran Total s'installe une nouvelle fois au Cinéma le Jeu de Paume de Vizille, pour un grand week-end d'avant-premières abusément aguichantes. FC


Si l'on avait été un peu moins enthousiastes sur la programmation 2010 du festival, là, on rend les armes, on s'amende, on trépigne. D'autant que l'événement, organisé par Trans'Tourisme Isère en délicate cheville avec 15 comités d'entreprise de l'agglo, est toujours de bon aloi pour les adeptes du marathon cinématographique émaillé de cassage de graine, de coups à boire, de séance qu'on fait sauter au dernier moment pour trinquer encore un peu à la buvette, à s'engueuler sur les films vus, à l'abri d'un mesquin crachin automnal. Autant dire une certaine vision du bonheur. Pour marquer le coup du dixième anniversaire, en sus des habituelles rencontres et débats (notamment avec Christian Rouaud, réalisateur du documentaire Tous au Larzac), on aura droit à un concert le samedi soir avec la formation menée par la chanteuse Melouka Fara, en prélude à la projection du pas très attendu La Sources des femmes de Radu Mihaileanu. Pour ce qui est de la sélection de longs-métrages, l'orientation se faufile toujours du côté des dernières compétitions cannoises. Dans les sorties, Habemus Papam, The Artist, La Guerre est déclarée, La Fée ou Drive (dans l'hypothèse improbable où vous ne l'auriez pas encore vu trois fois) répondent à l'appel. Du côté des inédits, même credo, avec une inclination marquée pour des œuvres fortes, prenant des thématiques sociales majeures à bras le corps.Attentes languides
En dépit des avertissements répétés de Christophe Chabert (que vous pouvez retrouver sur son blog consacré à Cannes 2011, sur notre site), on ira quand même voir Polisse de Maïwenn et Les Géants de Bouli Lanners. Parce que leur film précédent, respectivement Le Bal des Actrices et Eldorado, dévoilaient des auteurs en construction formelle, mais au regard singulier et intriguant. On foncera voir L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller, par attachement affirmé à son premier film (Versailles, 2008), et aussi à cause du teasing de malade monstrueusement orchestré par l'infâme Chistophe Chabert (encore lui) depuis qu'il l'a vu à Cannes. Cette plongée dans les arcanes du pouvoir politique serait apparemment un très grand film, une rare réussite où le cinéma français, pour une fois, arriverait à regarder une certaine réalité en face. On attend que de pouvoir le vérifier, avant d'en débattre direct à la sortie, ça va sans dire.
Ecran total
Du 14 au 17 octobre, au Jeu de Paume (Vizille)
Détail de la programmation en pages agenda.


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