Un monstre à Paris

De Bibo Bergeron (Fr, 1h29) animation


Après avoir roulé sa bosse à Hollywood pour finir par piloter Gang de requins, Bibo Bergeron revient au pays dans l'espoir de signer une œuvre personnelle avec Un monstre à Paris. Prenant ses quartiers dans une ambiance 1900, le film n'ose pas l'originalité la plus folle, mais a de l'allure. Fluidité de l'animation, élégance des corps, somptuosité des décors, Bergeron fait dans le bel ouvrage et témoigne d'un vrai souci de virtuosité. Hélas ! sa maîtrise technique du récit n'est pas la même. Il souffre de trop d'habitudes balisées dans les attitudes des personnages ou l'évolution de l'intrigue. Le rythme, à la fois lent et elliptique, n'est pas assez attentif à l'histoire de cette chanteuse se prenant d'amitié pour une puce géante mélomane et traquée par un politicien véreux. Trop nombreux aussi, les personnages se diluent et noient tout enjeu ou motif. Le projet musical réunissant M et Vanessa Paradis (au doublage et via des figures qui leur ressemblent) n'étant alors qu'un bel écrin succinct n'ouvrant jamais vers une émotion ou une idée à investir. Bergeron manque d'ambition et son style n'est pas assez riche, spectaculaire ou racé pour y voir l'identité troublante d'un auteur. Soigné mais un peu toc, son film est à l'image du son de M, le pote à Guillaume Canet. Jérôme Dittmar


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