Allez venez my Lords


Rock / On peut essayer de délimiter les multiples planètes de la galaxie rock'n'roll en affublant de jolis épithètes. On le sait, on a succombé plus d'une fois à la tentation. Les Lords of Altamont, par exemple, naviguent aux croisées du garage, du hard rock, du psyché ou encore du punk. Voilà pour le fond. Mais pour une fois, on s'attardera sur la forme, note d'intention plus éloquente que n'importe quelle grille de lecture musicale. Les Lords of Altamont, ce sont donc des mecs qui empruntent leur patronyme à l'une des pires gueules de bois de l'Histoire du rock, qui en compte tout de même pléthore (un concert organisé par les Rolling Stones en 1969, dont le bilan s'éleva à un meurtre et trois morts accidentelles). Des types qui se font appeler The Preacher, Big Drag, Sonic et Full Tilt, qui sont arrivés, tous tatoos dehors, en Harley à leur précédent concert dans le coin (en juin 2009, à EVE – t'en souvient-il ? Il pleuvait sur Brest ce jour-là). Leur quatrième album, Midnight to 666, est un long passage en force aux fulgurances tubesques (Soul for sale, Turn me down, Ain't it fun) systématiquement beuglées, assénées par des jeux de cordes rouleaux-compresseurs et de stupéfiantes tortures de batterie, par un ancien artisan du son psychobilly des Cramps. Des lyrics adorablement basses du front, un son massif qui confirme son efficacité d'album en album ; du rock sale, et qui le sait. FC


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"Fou de moi"