California soul


Exposition / Jeune geek passionnée de sciences, grandie dans l'anonymat d'une paisible banlieue résidentielle à proximité de San Francisco, Caia Koopman à découvert à son adolescence, dans les années 80, les joies conjointes de la rébellion, du skate et du mouvement punk rock. Après des études de Beaux-Arts à l'Université de Santa Cruz, et plusieurs années à illustrer des planches et des tee-shirts pour différentes marques de skate et de snowboard, elle s'est progressivement orientée vers une carrière artistique pour mieux laisser libre cours à ses aspirations. SI la forte récurrence entre ses différentes oeuvres et son approche outrageusement « girly » (naïades graciles aux grands yeux, fleurs et petits animaux mignons tout plein…) pourront dérouter les plus critiques, les toiles de Caia Koopman ne sont pour autant pas dénuées d'intérêt. Au-delà de leur exécution technique assez virtuose, qui les rapproche des œuvres des pionniers du mouvement pop surréaliste comme Mark Ryden ou Joe Sorren, elles offrent en effet un recyclage assez intéressant de différentes esthétiques de la culture underground californienne, de la custom culture du début des années 60 à l'iconographie du Dia de los Muertos (« Jour des Morts ») mexicain. Mêlées à l'obsession de Caia pour les peintures liturgiques et son intérêt pour les combats écologiques comme le réchauffement climatique, la déforestation ou plus globalement la préservation de l'écosystème, ces différentes influences graphiques forment au final un curieux syncrétisme pictural, qui fait toute la singularité de son travail.
Damien Grimbert

Lost Souls and Sacred Hearts, de Caia Koopman
Jusqu'au samedi 10 décembre à Spacejunk.


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Le masque et l'enclume