Mélange des genres


DANSE / Digne représentant de la danse urbaine depuis plus de vingt ans avec la compagnie Accrorap (fondée en banlieue lyonnaise avec entre autres Mourad Merzouki, le Monsieur hip hop en France que l'on voit souvent sur les scènes de l'agglo), Kader Attou a été nommé en 2008 à la tête du Centre chorégraphique national de La Rochelle. Une institutionnalisation (comme celle de son collègue Merzouki d'ailleurs, qui dirige depuis 2009 le Centre chorégraphique national de Créteil) vécue comme une reconnaissance d'un art – grosso modo celui du hip hop – de plus en plus présent dans les programmations des théâtres hexagonaux, soucieux de s'intéresser à toutes les expressions artistiques. Il est donc assez drôle de voir le chorégraphe débarquer à la Rampe avec Symfonia pieśni żałosnych, création pour dix danseurs basée sur la Symphonie n°3 pour soprano et orchestre d'Henryk Mikołaj Górecki, l'un des grands compositeurs contemporains polonais. Car, au vu de la demi-heure d'extraits que l'on a pu découvrir en DVD, la pièce s'éloigne de l'approche purement hip hop, Kader Attou semblant se confronter à d'autres styles plus conventionnels – on reconnaît ici et là les codes d'une certaine danse contemporaine, notamment avec tout un travail autour des bras. Ce genre de combinaison produit parfois des merveilles ; mais comme personne au Petit Bulletin n'est devin, on est incapables de dire si oui ou non, ce sera le cas ici. Surprise !
AM


<< article précédent
Les Neiges du Kilimandjaro