Univers en construction


Christophe Challange est un homme « habité » comme l'explicite son autoportrait, une tête de mort d'où surgissent de multiples structures. « Ces formes me hantent, m'envahissent, me cachent. Le crâne devient un territoire », dit-il. Son exposition à l'espace Vallès, intitulée « There is no place like home », est le fruit d'une longue réflexion sur l'habitat. Au rez-de-chaussée, une installation attire immédiatement le regard. De fragiles constructions en carton et baguettes de bambou reposent sur un socle insulaire. Certaines ressemblent à des vaisseaux spatiaux, d'autres évoquent un univers concentrationnel.  Aux murs, on retrouve ces modules sur des tableaux conçus en séries. Leurs formes géométriques font penser à des dessins d'architectes, sans qu'on sache ce qu'ils représentent exactement. C'est à l'étage que l'exposition prend tout son sens. Les structures découvertes en bas sous des formes épurées et abstraites se transforment en immeubles, en maisons, en rayons de supermarché. Les perspectives sont faussées, la couleur devient explosive et l'humain apparaît franchement. Ce n'est pas tant la beauté des œuvres exposées qui importe, que le monde qu'elles dévoilent ainsi rassemblées, où l'on découvre sans concession comment les rapports sociaux modèlent nos espaces de vie. Jusqu'au 17 décembre.


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