Kidnappés

De Miguel Angel Vivas (Esp, 1h22) avec Guillermo Barrientos, Dritan Biba…


Sous-genre cinématographique à la croisée du cinéma horrifique et du thriller, le home invasion movie (ou film d'invasion domestique) fonctionne invariablement selon le même schéma. Et ici, ça ne loupe pas. Des salopards cagoulés (et albanais) séquestrent une famille dans son domicile, la terrorisent jusqu'à l'inévitable escalade de violence. Rien de nouveau à l'horizon, d'autant que Miguel Angel Vivas se retranche en permanence derrière sa mise en scène, limitée à douze plans-séquences et un split-screen final. Un tour de force éculé, qui pourrait faire son petit effet s'il servait un propos ou au moins un semblant de script, mais c'est loin d'être le cas. Les réactions des personnages défient régulièrement toute logique ; la peur de l'autre, faute d'être correctement traitée, se transforme en racisme inconscient ; et la sauvagerie aveugle de l'épilogue procède d'une manipulation à la malhonnêteté putassière. Kidnappés n'est même pas désagréable, il est tout simplement vain.
François Cau


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