Le mauvais et le beau


Le Centre Culturel Cinématographique poursuit sa rétrospective de décembre, consacrée à Kirk Douglas, avec Les Ensorcelés (The Bad and the Beautiful en VO) de Vincente Minnelli. A la différence de Douglas Sirk, sorte de frère ennemi jusque dans le cœur des cinéphiles, les mélos de Minnelli reposent souvent sur une santé complexe, comme des comédies qui en cours de route déraillent vers le drame. Une dynamique que l'on retrouve dans son superbe diptyque consacré à Hollywood, Quinze jours ailleurs et Les Ensorcelés. Dans ce dernier, la violence des rapports entre les différents protagonistes, producteur, scénariste, réalisateur et acteurs, ne percent pas à la surface des médiocres films de série dans lesquels ils se compromettent. Le film de Minnelli montre comment une industrie façonne ses talents en leur ôtant toute singularité ; manipulations et trahisons les forcent à se transcender pour survivre dans un monde impitoyable. Une admirable façon de ne plus cantonner le réalisateur à son talent – certifié – pour la comédie musicale. Projection ce mercredi 7 décembre à 20h, salle Juliet Berto.
CC


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