"Gardenia" : fin de partie


Le cabaret va fermer ses portes. Une dernière fois, les artistes qui l'ont fait vivre montent sur les planches. Des travestis, accompagnés de deux femmes, qui ont tout simplement vieilli, et qui remballent maintenant les costumes de leur vie passée. Mais avant, ils s'offrent donc un ultime tour de piste, où seront abordés, dans un même élan, la fuite du temps, les rêves brisés, l'humour potache…

Une mise en abyme élaborée par trois Belges : l'artiste pluridisciplinaire Frank Van Laecke, le chorégraphe Alain Platel des Ballets C. de la B. (on se souvient de son fabuleux Out of Context vu à la MC2 la saison dernière), et surtout Vanessa Van Durme, comédienne à l'origine du projet, que l'on avait déjà pu découvrir dans le très beau spectacle Regarde maman, je danse, mis en scène par Frank Van Laecke et programmé à la Rampe en 2008.

De ce ménage à trois est ainsi né un Gardenia un brin erratique, néanmoins empli de sincérité et d'humanité. Notamment quand le regard de ces hommes et femmes âgés se confronte à celui d'un jeune danseur, qui évolue sur scène entre ses inopinés compagnons et des musiques de Dalida, Claude François, Charles Aznavour ou encore Ravel et Marlène Dietrich. Un mélange des genres atypique et hétéroclite à la tendresse certaine, bonbon acidulé de ce début d'année.


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