La vie Aucan


À en croire les plus visionnaires des commentateurs, le dubstep est mort. Terminé le boom boom syncopé, les woo woo woo à basse fréquence et les mélodies taillées comme des barres de logements sociaux. Et tant pis si les mêmes assuraient, il y a cinq-six ans de cela et les mains en position «c'est hénaurme !», que cette musique née dans les soirées interlopes du sud de Londres était LA grande rupture que le monde attendait depuis l'avènement de la house et de la techno au début des années 80. Ne les écoutez pas, ce sont des idiots. Pas tant parce qu'ils ont sous-estimé le potentiel de leur poulain, mais parce qu'ils sont vraisemblablement passés complètement à côté de l'extraordinaire deuxième album du trio italien Aucan. Son nom : Black Rainbow. Le coup de génie de ses auteurs : avoir mis la pédale douce sur les ambiances futuristes qui caractérisent usuellement le genre pour mieux lui rendre, à coups d'œillades au math rock, au trip hop, à l'electronica et au drone, sa fonction première d'excitant anatomique (poils qui se dressent, poumons qui pulsent, nuques qui s'entortillent...). La résurrection live est pour la nuit du 22 février à l'Ampérage, accompagnée des déflagrations de Picore. Be there or be square.


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La Nuit fauve