Spleen et idéal


Les deux passages de Matt Elliott à l'ancienne Bobine ont laissé d'intenses souvenirs à leur public, mais aussi aux darons des lieux, qui suivent chacune de ses livraisons discographiques avec un intérêt soutenu. Ce grand écorché vif avait ressuscité en 2010 son projet Third Eye Foundation avec l'album The Dark, puissants jeux avec le cadavre de la drum'n'bass, sublimes constructions mélodiques achevées par un titre révélateur à la fois des aspirations musicales de l'auteur et de ses convictions personnelles, l'incroyable If you treat us all like terrorists we will become terrorists. En ce début 2012, Matt Elliott retrouve son patronyme, dédié à ses saisissantes velléités de songwriter torturé à l'extrême. Pour qui doutait encore de ses fêlures, le titre de son nouvel album, The Broken Man (mixé par Yann Tiersen, déjà disponible en téléchargement sur le site du bal Ici d'Ailleurs pour la modique somme de deux euros), remet les pendules à l'heure. Tout comme le morceau de clôture, The Pain that's yet to come, ou le magnifique Dust flesh and bones, épopée folk d'une beauté sépulcrale encore inédite chez ce créateur pourtant toujours inspiré. Choc esthétique à prévoir à la Bobine, donc, le 17 février.


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La vie Aucan