Ô féminin

Non seulement le Ciel assume son inclination pour les chanteuses troublantes en petites tenues, mais en plus, si vous n'êtes pas contents, tant pis pour vous. François Cau


C'est ce qu'hurle la programmation de ce premier trimestre 2012 de la salle sise rue Général Marchand, véritable pamphlet féministe à part entière. Bon, en même temps, plus de la moitié des dates s'inscrit dans le cadre de la manifestation nationale Les Femmes s'en mêlent, donc on est prêts à invoquer le bénéfice du doute. D'autant qu'il serait dommage, pour ne pas dire délictuel de manquer les performances très attendues de Battant, projet rock exigeant encore sous le joug du sinistre coup du sort survenu en septembre dernier (le suicide de Joel Dever, l'un des fondateurs de la formation), ou de Sallie Ford & The Sound Outside. Porté par la candide approche de sa très juvénile chanteuse (photo) sur des émotions musicales qu'on croirait forgées à l'aune d'un vécu chaotique (alors que pas du tout), le premier album de la formation, Dirty Radio, fait montre d'une maturité sonore et d'une efficacité bluesy qui ne vous laisse d'autre choix que de taper frénétiquement du pied. Le public des dernières Transmusicales de Rennes ne s'y est pas trompé, prenant littéralement d'assaut ses deux représentations. Que les sceptiques aillent donc écouter le superbe Danger et on en reparle.  

Emmêle-moi

Les hostilités ne se calmeront pas avec les Femmes s'en Mêlent. Ô non. Si l'on peut regretter l'absence à Grenoble du groupe Dark Dark Dark, auteur de l'un des plus beaux albums de 2011 (Wild go), on sèchera vite nos larmes dès la première soirée. Un plateau qui rassemble les balades feulées par la voix somptueuse de Mirel Wagner et les explosions rock incontrôlables de Comanechi ne peut que laisser des souvenirs émus et tremblants. On ne manquera pas non plus la performance des électriques Dum Dum Girls, malgré la déception constituée par leur dernière livraison discographique aux accents moins noise et plus tubesques – elles seront en plus accompagnées de l'exagérément jeune (21 ans) et prometteuse Beth Jeans Houghton, aux expérimentations pop beaucoup trop entêtantes pour être malhonnêtes. Enfin, outre les splendides outsiders Masquer, Dillon et Thus:owls, on retournera voir My Brightest Diamond, dont on avait savouré la performance quatre ans auparavant dans la même salle, écrin rêvé pour les compositions de mademoiselle Shara Worden.

Battant
Dimanche 29 janvier, au Ciel

Sallie Ford & The Sound Outside
Dimanche 12 février, au Ciel

Les femmes s'en mêlent
Du mardi 27 mars au dimanche 1er avril, au Ciel


<< article précédent
"Krafff" : vertige d’une rencontre