Jouer sur du velours


On a usé nos disques de Kat Onoma. Dévoré les albums solo de Rodolphe Burger en solitaire. On a été foudroyé par la beauté de ses collaborations avec Alain Bashung (sur Fantaisie Militaire et la version du Cantique des Cantiques interprétée lors du mariage de Bashung avec Chloé Mons). On a presque supporté Jeanne Balibar quand elle miaulait sur ses arrangements. On a ouvert grand nos yeux et nos oreilles lors de son étonnant « concert dessiné » avec Dupuy et Berbérian (en 2010 à la Source). On a encore plus apprécié le film Bled number one en le voyant interpréter le générique de fin seul à flanc de montagne, dans son inimitable registre de rock brisé aux superbes fêlures. Et donc forcément, quand l'immense Rodolphe Burger, institution rock française en dehors de tout carcan, s'empare du répertoire du mythique Velvet Underground le temps d'un concert (mardi 24 janvier à la MC2), on souscrit à la démarche sans aucune hésitation. Car les capacités d'incarnation, de réinterprétation et de surprise du bonhomme sont tellement au-delà de toutes normes qu'il se peut qu'on entende certains morceaux comme pour la première fois.


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