Merril Garbus, canadienne, chercheuse en sons hybrides. Telle est la définition que l'on pourrait donner de ce qui est devenu un groupe : Tune-Yards. Avec son deuxième album enregistré en studio (w h o k i l l) plutôt qu'à l'arrache (Bird Brains), cette drôle de dame s'accompagne d'un bassiste et de saxophones, et donne à ses morceaux des moyens d'exister autrement que dans la fougue lo-fi et incontrôlée de ses débuts. Rythmes africains, virgules légèrement r'n'b, décors pop et esprit hip-hop se mélangent joyeusement, sautillant de ruptures inattendues en déferlement de cuivres dans une euphorie détonante. Un méli-mélo frais et exubérant, porté par l'énergie de cette chanteuse vraisemblablement fan du bricolage musical, et surtout dotée d'un organe peu commun. Voix gospel ? Voix d'homme ? Son identité vocale, pour le moins surprenante, garde surtout l'empreinte d'une soul éveillée à la nouveauté et avide de défricher des terrains inexplorés. Pour preuve les titres Gangsta (déconcertant à souhait) ou Bizness (qui bénéficie par ailleurs d'un clip fort amusant)… Patchwork anarchique, l'album donne la pêche et là, c'est bien tout ce qu'on lui demande.
LG