Pas si bonnes


Mesdames et messieurs, voici «un conte, un récit allégorique». C'est comme ça que nous sont présentées, selon les mots-mêmes de Genet, Les Bonnes (à la MC2 du mardi 28 février au samedi 10 mars), par un homme nu qui se balade sur le plateau. Vanasay Khamphommala est aussi assistant à la mise en scène de Jacques Vincey. Que vient-il faire ici ? On ne le saura jamais. Peut-être figure t-il le visiteur du Théorème pasolinien mais qui, ici, ne bouleverserait aucun ordre établi de la bourgeoisie. Seul homme au plateau, il reste comme une ombre dans ce monde d'hystérie féminine. Car Les Bonnes se jouent bien sur ce mode-là manifestement. Elles sont des monstres qui n'en peuvent plus de se ressembler nous dit Genet. Dans un décor chic et sobre, graphique et tricolore (blanc, rouge, noir uniquement), en étage et demi-étages, parfois recouvert de confettis, elles fantasment sur Madame, magistralement interprétée par Marilú Marini. La pièce prend vraiment corps avec l'apparition de la maîtresse de maison, vieillissante, perdue face aux deux folles mais extrêmement touchante. Avec une aura de diva sur le déclin, elle sonne juste quand le reste semble artificiel et faux.
Nadja Pobel


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« Une fenêtre imaginaire »