Etoile fuyante


Pour avoir eu l'honneur de suivre l'un de ses cours pendant deux semestres, je peux l'affirmer sans exagérer : André Targe était un génie. Un homme capable d'expliquer le 11 septembre et la destruction des Bouddhas de Bâmiyân par une mise en perspective historique passionnante d'une toute petite demi-heure, qui passait notamment par les œuvres d'Hergé. Capable aussi de vous envoyer à la tronche n'importe quel objet à portée de main si vous n'étiez pas assez attentif à son goût (avec le recul et la douleur faciale en moins, je lui donne cependant raison). L'homme avait aussi à son actif une conséquente carrière artistique, tant radiophonique que cinématographique, documentaire et fictionnelle, sur laquelle il ne la ramenait que pour illustrer un point précis de son cours. Disparu quelques années en arrière, il ne laisse plus que ses œuvres comme témoins de son tempérament volcanique, de sa curiosité empirique et de son approche singulière de tous les sujets. Grâce au partenariat entre la méritante Compagnie des Docs et la Cinémathèque, une rétrospective des travaux cinématographiques et radiophoniques d'André Targe a lieu salle Juliet Berto jusqu'à jeudi, et accompagne une sélection de films documentaires de l'année 2011 concourant pour un prix baptisé du nom de ce génie regretté. En sa mémoire et pour l'indéniable qualité de son travail, on ne saurait trop vous conseiller plusieurs visites.
FC


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