Deux visages de l'horreur


On l'a dit, on le répète : Jean Guillaud, le Barbarin Fourchu responsable de la programmation des Cinémas de Quartier de la compagnie depuis les origines au Théâtre 145, est un homme d'extraordinaire bon goût. En tant que tel, il n'a pas manqué de remarquer qu'à de rares exceptions près (Piranha 3D, La Colline a des yeux, La Dernière maison sur la gauche), les récents remakes hollywoodiens de classiques du cinéma d'horreur faisaient à ce point pâles figures en comparaison des originaux qu'ils finissaient par les dévaluer. D'où cet acte militant : programmer deux fleurons des glorieuses années 80. Le premier, Maniac de William Lustig, est une plongée hardcore dans le mental d'un tueur en série campé par le terrifiant Joe Spinnell (remplacé dans un futur remake par… Elijah Wood). On peut essayer de lutter contre le malaise tenace véhiculé par le film en se gaussant de ses effets de style par fois pompiers (les ralentis, en particulier), ou en réfutant l'immonde efficacité des effets gore de Tom Savini, mais toute résistance est futile… Quant à The Thing de John Carpenter, que vous dire si ce n'est que ce chef-d'œuvre indépassable continue d'influencer des générations de cinéastes, et qu'il est le fruit de la complémentarité parfaite entre le réal qui gère le mieux la paranoïa et la gestion des espaces, le score fabuleux d'Ennio Morricone et les effets spéciaux monstrueux de Rob Bottin ? Ah, si : que son récent remake officieux ne fait que rappeler douloureusement les qualités de l'original…
FC


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