Toutes les formes sont dans la nature

Ne cherchez pas la Gay Pride à Grenoble : la dernière date de 2005. En revanche, l'association Vue d'en face peut se flatter d'organiser depuis plus de dix ans le Festival International du Film Gay et Lesbien. Un événement incontournable et fédérateur qui pendant un peu plus d'une semaine fait flotter le rainbow flag sur le fronton du cinéma indépendant Le club. A cette occasion, panorama des sorties qui font vibrer toute l'année la gaie Grenoble. Régis Le Ruyet


Le rideau de fer est tombé sur le légendaire Codebar de la rue Etienne Marcel. Cependant, ses orphelins n'ont eu qu'à descendre jusqu'au cours Jean Jaurès pour gagner le bar restaurant le Café Noir que tiennent depuis treize ans Christiane et Sophie. Une adresse qui accueille en journée tout un chacun et que chauffe à blanc les soirs de fin de semaine le dj Jeff Syag, lors de party survoltées exclusivement « entre-ils » et « entre-elles ». De l'autre côté du cours, en direction de la place Championnet, plane sur le bar à thème le Loungta une ambiance zen et bouddhique, un espace cosy qui s'étage sur deux niveaux  pour des rencontres majoritairement orientées entre femmes. Dans le même quartier, depuis moins d'un mois, le Daccota café imaginé par le trio Denis, Moussa, Jérémie, fait face à la Caserne de Bonne. Un bistrot d'apparence commune qui recèle dans son fond une piste de danse très « Staying alive » qui n'attend que les déhanchements de Travolta's gominés. Sur le cours Berriat et à quelques pas seulement de l'unique boîte gay de Grenoble, le Vixen, que mène Céline, charmante bikeuse romantique, est un lieu de fêtes et de filles qui reçoit toute personne de bon esprit. Enfin, pour clore ces nuits, le Georges V donne dans la fièvre jusqu'au samedi soir en réunissant homo et hétéro dans ses deux salles, deux ambiances. Un établissement vieux de plus de trente ans que dirige Mathieu, ex serveur du Codebar, devenu maître à bord en 2005 sur un pari gagnant. Quelques bars et une discothèque, qui ont le mérite d'exister et de lutter contre le repli frileux sur internet dans une ville pas vraiment reconnue gayfriendly.

Un milieu plus associatif que festif

A côté du réseau des bars-boite, le milieu associatif n'est pas à négliger. Plutôt bien vivantes et dynamiques, ces associations se sont regroupées au sein de la CIGALE Collectif Inter Association Gay et Lesbienne de Grenoble. Avec A jeu égal, Contact, APGL, Les voies d'elles, Rando's, SOS Homophobie, elles sont même plus nombreuses que les bars et remplissent en majorité un rôle d'information et d'écoute. Mais elles proposent également des moments de rencontres. Ainsi, A jeu égal organise tous les jeudis soirs dans ses locaux de la rue Sergent Bobillot des auberges espagnoles, et participe chaque premier jeudi du mois aux apéros gay et prévention de Aides arc alpin. En dehors de ce rendez-vous hebdomadaire, A jeu égal programme également des rendez-vous cinéma, bowling, billard : autant d'activités qui permettent aux gens de se sentir eux-mêmes et qui pallient à la gêne familiale occasionnée par le fait de voir s'aimer deux personnes du même sexe. Des préjugés contre lesquels lutte l'antenne grenobloise de SOS homophobie en intervenant à la source sur la clientèle des bars et des boites, mais également dans les classes pour une sensibilisation des ados. Sur un autre plan, entre mouvement physique et militant, La mêlée Alpine pour le rubgy et peut-être encore plus Rando's lors de randonnées en tout genre, permettent de croiser les générations autour du sport. Enfin, les Cafés de Cyril et Jeff tentent depuis six mois de remplir un vide en proposant des moments de convivialité sans contrainte d'adhésion pour toutes les générations et des rencontres dans la vraie vie. Pour finir dans les papillons de la nuit arc en ciel, la Bobine et les soirées Go Bang du mardi soir mixés par dj Rescue et l'incontournable Mark XIII exercent tous deux leurs pouvoirs de séduction.


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