Le folk en marinière


Pop folk (pour être précis) / « Tell me something I don't kown » répète le duo franco-suédois Herman Dune sur le titre ouvrant Strange Moosic, leur dixième livraison. Dire quelque chose de nouveau, ça va être dur, tellement on connaît les recettes d'Herman Dune. Et puis de toute façon, Herman Dune, c'était mieux avant rechigneront les puristes qui rejettent tout ce qui s'approche de près ou de loin au mainstream, mentionnant le départ d'un des membres fondateurs (André de son p'tit nom) pour justifier leur aigreur catégorique. Pourtant, malgré quelques changements, tout aussi bien liés à la nouvelle combinaison induite par ce départ qu'au temps qui passe, forcément source d'évolution pour tout artiste qui se respecte, Herman Dune reste Herman Dune. Mais avec un tréma en moins sur le "u", et un côté plus pop qu'aux débuts, avant la séparation fatidique, quand le groupe voguait clairement du côté du folk. Pour Strange Moosic, enregistré à Portland, les deux styles musicaux se côtoient avec un plaisir taquin, d'où un album aux entournures accrocheuses – voire aguicheuses –, ce qui n'est pas pour déplaire aux oreilles. De la musique source de nombreuses images, plus sépia que numériques, évoquant les grands étendues américaines plutôt que les vêtements Petit Bateau – oui, les deux amis viennent de réaliser une collection pour la marque, comme l'avaient déjà fait les très respectables MGMT. Que les puristes se rassurent, nous oublierons vite cet aspect : ça s'appelle la mémoire sélective. AM



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