Ni vu, ni connu, j't'enflamme


Le nom de l'exposition joue la carte de la provocation : Du feu & du cul. Et ce sont en effet les traces laissées par le passage de l'élément feu que le visiteur vient ausculter de plus près : captivante photo d'un performeur balayant des flammes, mur souillé par un cracheur de feu laissant apparaître un message au pochoir, papier photo brûlé avant tirage avec quelques miettes dorées en guise de réaction chimique inattendue… Quentin Derouet et André Guiboux explorent les possibilités des médiums à leur disposition en ponctuant leurs recherches d'humour – pour preuve le « petite chaudasse » inscrit sous un trou de brûlure sur papier. Au sous-sol et à visiter à la lueur d'un briquet, une œuvre « composite » reconnue comme étant « cucul » par les intéressés, faite de poèmes et photos à même les murs ; si elle intrigue, elle donne surtout une légère impression de journal intime d'adolescent, s'appréhende sans doute dans un second degré qui ne fonctionne pas entièrement. Mais qu'importe, les propositions d'une telle intégrité ne peuvent qu'être prometteuses. Les deux artistes voulaient transmettre un quelque chose d'à la fois « rabelaisien » et « romantique », ils le font avec le panache de leur jeunesse, l'envie de (se) surprendre et une modestie bienvenue. LG

Du feu et du cul, jusqu'au 24 avril à la galerie Xavier Jouvin, soirée de finissage le mardi 24 avril à 18h


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La quête du groove