Une tente en ville


D'apparence assez peu séduisante (assemblage de photos témoins et de textes), l'exposition Urbanités inattendues présente pourtant un indéniable intérêt. Les « situations urbaines » se définissant « à la croisée de l'architecture, de l'art et de l'action sociale » montrées et expliquées ici amusent en même temps qu'elles interpellent sur le rôle de l'habitat et celui des penseurs activistes que sont les artistes et les architectes. L'on y croise donc en images (imprimées ou virtuelles) des expériences comme celle d'une « cuisine mobile », sorte de tente géante transparente installée une fois dans un parc, l'autre dans une rue, et réunissant toujours les curieux prêts à partager un moment incongru. Des dossiers à disposition renseignent sur différents projets de mise en espace urbaine interrogeant les limites inhérentes au mode de vie occidental : là une tente pour « campeurs urbains » imaginée pour se fondre dans le « paysage » en adoptant la forme d'une voiture, ici l'exemple d'un balcon élaboré à partir d'un permis de monter un échafaudage. Contournant et dénonçant les absurdités liées à certaines autorisations nécessaires, aux problèmes de propriété et d'appropriation de l'espace citadin disponible mais réduit, les imaginations bouillonnent… Il est rassurant, voire enthousiasmant, d'en prendre la mesure.

Urbanités inattendues, jusqu'au 6 juin à la Maison de l'Architecture de l'Isère (Grenoble).

Café d'architecture sur la place de Bérulle le mardi 5 juin à 19h


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Les aventuriers du cinoche perdu