De haute luth


Nabil Othmani, fils d'un célèbre musicien, chanteur et poète touareg, commence à se produire sur scène en interprétant le répertoire de son père disparu. Dès 2008, il forme le groupe Nabil Baly avec des amis percussionnistes et guitaristes. L'histoire a commencé tôt, elle est véritablement lancée quand le groupe crée et compose ses propres morceaux. Munis d'instruments touaregs : oud, luth, derbouka (percu), et de guitares, ils font fleurir sous leurs doigts un « blues du désert » empreint de l'exceptionnel patrimoine musical dont ils sont issus. Originaires de Djanet, dans la partie saharienne de l'Algérie, ils se produisent sur les scènes européennes le plus souvent l'été, aux heures des crépuscules estivaux. Chantées en langue touareg (le tamasheq), les compositions de Nabil manifestent une appartenance culturelle forte en même temps qu'elles s'offrent sans retenue à l'auditeur. Entre virtuosité et exotisme (qui n'est pas un gros-mot, tant il décrit bien l'impression laissée), l'univers de Nabil Baly touche par une mélancolie latente, cri contenu d'un peuple vivant dans des conditions ardues, s'appliquant en priorité à défendre les joyaux de sa culture – que l'on est ravis de pouvoir goûter. Laetitia Giry

Nabil Baly, samedi 26 mai à 19h, à la Bobine


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Groovy baby !