Rendez-vous l'année prochaine

Que verra-t-on dès septembre sur les scènes de la MC2, de l'Hexagone et de la Rampe ? Une première réponse ici, avant notre traditionnel et incontournable panorama sélectif (et argumenté !) de la rentrée. Aurélien Martinez


Un mix entre de grands auteurs du répertoire – que ce répertoire soit classique ou plus  contemporain – et des créations d'artistes d'aujourd'hui : tel sera, comme à l'accoutumée,  le crédo de la MC2 pour la saison théâtrale qui s'annonce. Ainsi, sur les différentes scènes de la Maison de la culture, on croisera Edmond Rostand (et son fameux Cyrano, par Dominique Pitoiset), Harold Pinter (Le Retour, mise en scène Luc Bondy, nouveau directeur du Théâtre de l'Odéon à Paris, avec sur le plateau un casting haut de gamme – Bruno Ganz, Louis Garrel, Pascal Greggory, Emmanuelle Seigner...), Marivaux (La Fausse suivante, mise en scène Nadia Vonderheyden, une fidèle de Sivadier), ou encore Eugène Ionesco (Rhinocéros, par Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville de Paris). Mais au-delà de cet inventaire à la Prévert, on retient surtout les propositions plus originales qu'a choisies la MC2 : la nouvelle création de Julie Bérès, fabuleuse metteuse en scène déjà croisée à l'Hexagone et à la MC2 ; le dernier projet de Véronique Bellegarde, artiste qui avait entre autre monté une très belle version du Terre océane de Daniel Danis en janvier 2010 à la MC2 ; ou le J'ai 20 ans qu'est-ce qui m'attend ? de Cécile Backès, regroupant des textes de Joy Sorman, François Bégaudeau, ou encore Aurélie Filippetti (oui, la ministre de la culture, qui ne l'était pas encore lorsque le projet fut lancé). À noter enfin, la reprise d'Invisibles de Nasser Djemaï, succès surprise de la saison passée.

Atypiquement vôtre

Du côté de l'Hexagone, on est comme toujours sur des projets théâtraux originaux, avec tout de même cette année une grosse incartade du côté du théâtre classique, le théâtre meylanais s'offrant quatre soirs de Ruy Blas, pièce de Victor Hugo mise en scène par Christian Schiaretti (le directeur du TNP de Villeurbanne), avec sur le plateau Robin Renucci des Tréteaux de France. Niveau théâtre, on croisera aussi sur scène Thomas Fersen dans le conte musical Histoire du soldat (musique de Stravinsky) ; on aura droit à l'explosif et déconcertant Oskar Gómez Mata, que l'on avait déjà aperçu lors de l'avant-dernière édition des Rencontres-i ; on découvrira un spectacle tout public d'une grande finesse (Comment ai-je pu tenir là-dedans ?, de Jean Lambert-wild, d'après La Chèvre de Monsieur Seguin)... Mais, en toute subjectivité, la proposition que nous attendons avec le plus d'impatience est Germinal d'Antoine Defoort, artiste atypique qui avait eu droit à notre une la saison dernière lors de son passage à la MC2 avec Indigence = Élégance, et que l'on avait vu lors de Rencontres-i il y a trois ans, avec Cheval.

Menu dense

Niveau danse, le programme est forcément chargé à la Rampe d'Échirolles, puisque nous avons affaire ici à une scène conventionnée danse et musique ! Du côté des fidèles, on retrouvera le chorégraphe Nicolas Hubert avec une nouvelle création. La compagnie Arcosm de Thomas Guerry et Camille Rocailleux sera aussi de la partie, et l'on pourra assister à la troisième édition du concours [re]connaissance. Niveau cirque, on pourra entre autre découvrir l'impressionnante compagnie XY et son Grand C, tout en acrobaties. Enfin, à noter que Josette Baïz et son groupe Grenade (composé d'ados et d'enfants) viendront avec un spectacle fêtant les 20 ans de Grenade. Josette Baïz s'est ainsi payé le luxe de reprendre certaines de chorégraphies qui ont marqué l'histoire de la danse contemporaine (des travaux de Gallotta, Decouflé, Lagraa, ...), interprétées cette fois-ci par des jeunes : le résultat, enthousiasmant, est largement à la hauteur des originaux ! Niveau danse, à l'Hexagone, on a surtout noté le retour de l'excellente danseuse Kaori Ito, qui viendra avec un double programme, et du non moins excellent Pierre Rigal ; ou encore la venue de la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues, qui nous avait retournés en 2005 à la Rampe avec son Incarnat. Et pour la MC2, encore des fidèles (Gallotta, forcément, mais aussi Ouramdane, Daniel Larrieu, et Akram Khan, l'artiste en résidence) et quelques nouveaux, dont Meg Stuart, ou Bouba Landrille Tchouda, qui débarquera avec sa version de Casse-Noisette.


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