Le changement dans la continuité


« Depuis les débuts du Méliès en 67/68, les films à destination des enfants étaient déjà là. Il y a depuis toujours cet ancrage du côté de l'éducation au cinéma, de l'éveil à un cinéma différent... Au fil du temps, il a pris des formes variées, le côté patrimonial est devenu aussi très important. Et c'est au milieu des années 80 qu'il a pris appui sur un cinéma plus directement dans le champ commercial, du côté du cinéma art et essai. » Voilà comment Bruno Thivillier évoque la ligne éditoriale de son cinéma. Un cinéma doté de trois labels de qualité : recherche et découverte, jeune public, et patrimoine et répertoire. Des labels qui concordent avec l'esprit de la Ligue française de l'enseignement, qui porte le projet du Méliès (tous les employés du cinéma – même le directeur – sont salariés de l'association). La Ligue a ainsi vu le jour en 1866, avec le but de lutter pour une école gratuite, laïque et obligatoire. En 1925, le projet est redéfini, autour de l'idée de l'éducation des individus tout au long de leur vie. La Ligue française de l'enseignement crée alors des sections spécialisées dans tous les domaines des loisirs : le sport, les vacances, et donc la culture. Elle se lance dans l'aventure des ciné-clubs, avant de mettre en place dans les années 60 ses propres salles de cinéma. L'aventure du Méliès est alors enclenchée, la Ligue étant propriétaire des murs rue de Strasbourg. Elle aimerait aussi le devenir pour ceux de la Caserne de Bonne – elle dispose aujourd'hui de 49% des parts, les 51% restants étant à la Caisse des dépôts, qui a porté le projet. Affaire à suivre... Cette semaine d'ouverture sera le symbole de cette volonté d'exigence propre au projet. Au sein de la programmation dense, à côté des films récemment sortis, on retrouvera le classique La Grande illusion de Jean Renoir, ou encore deux des films donnant leur nom à des salles : Le Nouveau monde, et Le Voyage dans la Lune (photo). À noter que la salle rue de Strasbourg fermera au public le mercredi 20 juin au soir, avec la projection de Deep End, film de 1970 de Jerzy Skolimowski.


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Liberté mon cul