Authentiks Loosers


Contrairement à ce que l'on croit trop souvent,  le mot « loose » avec deux « o » ne signifie pas perdre mais « large, ample, trop grand », comme quand on flotte dans un vêtement. On peut donc se demander si en baptisant sa formation, composée essentiellement de lui-même, le rappeur masqué Fuzati a voulu signifier sa condition de perdant qui maîtrise mal la langue anglaise ou une certaine forme de désinvolture à l'aise dans ses baskets trouées, faute d'avoir le choix. Sans doute les deux à la fois. D'où une ironie salvatrice qui conduit Fuzati à baptiser son premier album Vive la Vie. Mais en vieillissant, les Lo(o)sers mûrissent mal en général et le KdL offre sur son deuxième véritable album – après la parenthèse Klub des 7 – une leçon de cynisme et de nihilisme que ne renieraient pas les plus grands amateurs de Céline et de Cioran. Fuzati s'y affiche encore plus désenchanté par la trentaine qu'il ne l'était par la vingtaine. Avec le temps, et La Fin de l'espèce, Le Klub des Loosers s'affiche de plus en plus à contre-courant de cette tendance sociétale qui voudrait nous faire avaler, par souci de docilité, la couleuvre suivante : « Bref, je suis un loser et c'est cool ». À découvrir le vendredi 20 juillet, dans le cadre des Authentiks de Vienne. SD


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Bourget Bohème