À côté de la plage

Festival d'Avignon (1) /Séverine Chavrier et Oscar Gómez Mata


Et c'est parti pour le marathon Avignon, qui a commencé pour nous ce mardi 10 juillet à 18h avec le spectacle Plage ultime de Séverine Chavrier, que l'on verra la saison prochaine à la MC2 de Grenoble et au Théâtre de la Renaissance d'Oullins (près de Lyon). Séverine Chavrier ? Celle qui fut artiste associée au 104 (Paris) a notamment beaucoup bossé avec François Verret, en tant qu'interprète. Ce qui transpire sur le plateau, dans cette façon de concevoir des images évocatrices en jouant avec tous les aspects qu'offre la scénographie assez  impressionnante. Pourquoi pas, même si sur la durée, ça peut lasser. Mais le problème principal de cette création, annoncée comme durant plus de 2h30, pour être finalement ramenée à 1h30, c'est qu'on ne sait jamais où elle veut nous emmener (il y a un gros problème de rythme), malgré un discours on ne peut plus balisé. Severine Chavrier a choisi comme source d'inspiration l'œuvre de JG. Ballard, célèbre auteur de science-fiction anglais. Pour dire quoi ? Que notre société est pourrie de l'intérieur ? Que les êtres humains sont responsables de l'abîme dans lequel il plonge ? Que les images pervertissent notre rapport à la réalité ? Un propos finalement assez fade au vu des enjeux...

Comme un ouragan

Après cette déception, direction ensuite Villeneuve en scène, festival dans le festival, pour découvrir Entre, spectacle de fin d'étude des élèves de la Manufacture (école de théâtre suisse). Pourquoi ce choix ? Parce que Oscar Gómez Mata, souvent croisé à l'Hexagone de Meylan (on le retrouvera la saison prochaine), assure la mise en scène de cette pièce déjantée basée sur les expériences de ces jeunes comédiens amenés à être lâchés dans le monde professionnel. Castings humiliants, mises à nu extrêmes, et autres pétages de plombs : tout y passe sur scène, pour une création qui prend des allures de grosse impro, même si tout semble finalement assez réglé. Comme dans l'univers d'Oscar Gómez Mata en somme !

Aurélien Martinez


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